Long est le temps

Musiciennes d’un ciel orchestre,
Sous l’archet des nuages,
Les étoiles accompagnent
Cette grande cantatrice :
La voie lactée.
Dans une demi-pause,
Devant la mélancolie de la lune,
Elles s’attardent.
Pris au piège de cette symphonie,
Je cueille un rêve au jardin d’illusion,
Où se flétrit une rose sur le sol du passé...
Et je songe, je songe au temps,
Au temps qui se meurt et renaît à chaque instant
Avec une précision astronomique.
L’heure est à la minute,
La minute est à la seconde
Et la seconde est à nous,
Puisque nous nous aimons.

Ils ont fait pleurer les oiseaux,
Ils ont dévêtu la planète
Pour habiller d’une aigre fête,
De duvet mort et triste peau.

Il n’y a plus de jours nouveaux :
Beaux souvenirs que l’on regrette.
Ils ont fait pleurer les oiseaux,
Ils ont dévêtu la planète.

Il ne subsiste qu’un roseau
Témoin d’une forêt déserte,
Qui pleure et qui baisse la tête
Car dans l’eau douce des ruisseaux,
Ils ont fait pleurer les oiseaux.

L’ami Pierrot est triste.
Il a découvert en notre univers
L’existence de deux lunes.
Le pauvre !
Colombine est dans l’une,
Lui est dans l’autre.