Si nous parlions d’autre chose ?

C’est avec une forte joie et belle émotion que nous découvrons la nouvelle publication de Gérard Olivier « Si nous parlions d’autre chose ? » Poète subtil et délicat il nous propose un bel ouvrage d’art, remarquablement illustré par Cerise Alexandra dont chaque œuvre donne de l’écho et de l’intensité au texte. Sorte de communion complice entre l’écrit et l’image. Le binôme est particulièrement bien rodé, l’union se révèle exquise et judicieuse.
Le temps est indéniablement venu en effet de parler d’autre chose, avec ce nouvel ouvrage de Gérard Olivier nous ne risquons pas de nous sentir frustrés, nous avons même des chances d’être surpassés, mais surtout comblés par une écriture avisée, lucide et raffinée qui se dispense de toute concession. Gérard Olivier porte un regard éclairé et incisif sur notre société, son verbe est des plus révélateurs, des plus signifiants, mais toujours en préservant certaines distances.
Gérard Olivier ne manifeste pas de rancune, il brosse simplement avec clairvoyance et d’une logique incontournable le tableau d’une société en souffrance, nous sommes ici confrontés à une belle leçon humaniste au sens ou l’entendaient les Lumières, une grande leçon d’amour. Les textes sous forme de nouvelles sont le plus souvent assez courts, allant vers une densité essentielle, juste là où l’homme se perd quand Gérard Olivier lui s’y retrouve terrifié par les réalités du constat. L’homme à l’image de « Dieu ? » Intéressante réflexion, mais finalement ne serait-ce pas plutôt l’homme qui s’est créé un « dieu » à son image ?
C’est beaucoup plus simple et donne bonne conscience. Gérard Olivier nous concocte quelques subtilités en filigrane que notre imaginaire prend plaisir à décrypter, mais avec cette interrogation qui demeure toujours en suspension. Voici un ouvrage qui joue de son effet miroir en nous replaçant face à la dérision, face à la bouffonnerie du jeu des hommes ayant depuis longtemps perdu la raison pour n’être plus que de pitoyables marionnettes emportées dans les agitations stériles et puériles. L’association judicieuse des mots et phrases de Gérard Olivier se fait révélatrice d’un état social proche des ambiances kafkaïennes et courteliniennes. Il est bien connu que l’homme est un puits sans fond grand expert de l’apologie de l’absurde.
par Jean-Charles Dorge, Président de la Société des Poètes Français

25 €, 135 pages, format 21,5x21,5cm, couverture reliée cartonnée
Illustrations : Cerise Alexandra
Préface : Michel Bénard, lauréat de l’Académie française, Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres

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